En 2017, après 23 ans de pouvoir sans partage du Président Yaya Jammeh, la population gambienne commence à dénoncer la terreur vécue sous l’ancien régime et à demander justice. The Gambia Center for Victims of Human Rights Violations, l’association défendant les victimes gambiennes, recense alors des dizaines de cas qu’elle partage à l’ONG Article 19.
Article 19 informe le CAPREC de la difficulté de ces victimes et de la nécessité de leur fournir une assistance médicale, psychologique et sociale de toute urgence. C’est ainsi que l’équipe du CAPREC se rend en Gambie et rencontre plusieurs dizaines de victimes afin d’évaluer leurs besoins.
Les conclusions et les situations des victimes sont alarmantes. Le CAPREC sollicite alors un fonds d’urgence auprès des Nations Unies qui est débloqué en Janvier 2018.
Grâce au soutien du Fonds de Contributions Volontaires des Nations Unies pour les Victimes de Torture (UNVFVT), le CAPREC reçoit de Février à Avril 2018 une cinquantaine de victimes de violations des Droits de l’Homme âgés de 29 à 71. Celles-ci sont de deux ordres : le premier groupe, de 25 personnes, sont des victimes primaires : elles ont subi directement la torture lors de leur arrestation et de leur détention, et présentent de lourdes séquelles médicales et psychologiques.
Le second groupe, d’environ 25 personnes, est constitué de victimes secondaires (proches et famille de victimes primaires): des femmes majoritairement, ayant subi l’angoisse de l’ignorance de l’état de leur mari, frère ou père, le stress de leur potentiel décès. Celles-ci bénéficieront d’assistance psychologique et de thérapies.